| Hangar désaffecté à Redon. |
"What if you could look right through the cracks?
Would you find yourself, find yourself afraid to see?"
-- Nine Inch Nails, Right Where It Belongs.
| Hangar désaffecté à Redon. |
"What if you could look right through the cracks?
Would you find yourself, find yourself afraid to see?"
-- Nine Inch Nails, Right Where It Belongs.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
(*) Euh, le métal ça a l'air facultatif en fait, mais moi j'en mets. À donf. Comme pour la méditation.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le morceau de musique qui m'a inspiré.
| Zentangling 2 - Metallurgeek |
À la faveur des vacances, je me suis mis vite fait au zentangling.
En gros ça
consiste à scribouiller des gribouillis tout en écoutant du métal à donf(*). Exactement comme
quand on s'ennuyait en cours. C'est censé déstresser et sur moi ça marche
plutôt pas mal. Je vous mets une de mes œuvres, ainsi que le
morceau de musique qui m'a inspiré.
| Zentangling 1 - Metallurgeek |
À 16 ans, une activité importante c’est de me faire contrôler par les keufs. Il faut dire que j’ai un look, euh... un look, comment dire… Bon j’ai un look, OK ?
Je ne comprends pas bien pourquoi les flics cherchent tout le temps à savoir qui je suis. Mais ça ne me dérange pas. Après tout j'ai 16 ans, moi aussi je cherche qui je suis. Je me trimbale avec un immense parka mi-kaki mi-Javel avec de grandes poches. Parfois ils veulent aussi savoir ce qu’il y a dans mes poches.
Dans mes poches il y a des pistaches. En tout cas ce jour-là à la gare
Saint-Lazare, lors du contrôle d'identité. Des pistaches j'en ai des tas. Parce
que mon grand-père fait la nuit à Rungis et m'en ramène par paquets kraft d'un
kilo. Ou parfois des amandes, des cacahuètes.
Dans ma poche gauche il y a le paquet entamé. Dans la droite je mets les
coquilles. Je ne jette pas par terre. Je grignote à longueur de journée. Il est
midi, et donc les deux poches ont sensiblement le même volume.
Me contrôler mobilise trois flics. Un gosse de 16 ans pensez donc. Mais
bon, j’ai un look, OK ? Ils souhaitent savoir qui je suis ; facile, je le
leur dis. Ils souhaitent vérifier ; facile, je produits ma carte d’étudiant.
Ils souhaitent savoir ce que j’ai dans mes poches.
- Des pistaches.
- C’est ça, prends-nous pour des cons.
- Et dans l’autre poche, t’as des pistaches aussi ?
- Non. Si. Enfin que les coquilles.
- Tu gardes les coquilles des pistaches ?
- Je ne jette pas par terre.
- Oh les gars, on est tombé sur un malin.
- Allez, le comique, tu nous vides tes poches direct !
Je sors le paquet de ma poche gauche. Je ne sais pas d’où viennent les
pistaches de Pépé. Mais sur le kraft c’est inscrit dans un alphabet exotique.
Le genre d’exotisme qui ne fait pas rêver la police.
Et là, je n’en reviens pas : un flic plonge la main dans le paquet et goûte
une de mes pistaches. Direct ! Mes parents le payent avec leurs impôts et lui il me taxe une pistache. Et quand bien même ! C’est un inconscient ou quoi ?
Et si c’était du Plutonium ? De la came ? De la mort aux vaches ?
Au point où j’en suis je demande s’ils veulent vérifier les coquilles. Je
joins le geste à la parole et sors une pleine poignée de ma poche droite.
- Laisse tomber le comique on t’a assez vu.
- Et fait toi faire une carte d’identité.
- Ouais, parce qu’une carte d’étudiant ça suffit pas.
- (dans ma tête) Ben là ça a suffi non ?
Mais je n’ai pas envie de discuter.
Le soir tombe. Toutes mes pistaches sont boulottées. Dont une par un flic.
Ma poche de droite est au max de son volume. Avant de rentrer à la maison
j’avise une poubelle. J’enlève mon parkanarchiste et je secoue. Toutes les
coquilles coulent dans la poubelle. Suivie d’une petite sphère en papier
aluminium.
Oh putain la boulette !!!
La boulette de shit que ce mec sympa m’avait donné, fontaine Saint-Michel,
il y a bien un mois :
- Essaye mon pote c’est super cool.
- Mais j’ai pas d’argent là. Tu veux des amandes ?
- Nan, prends cette boulette c’est cadeau, j’en ai autant que je veux.
Je n’avais pas essayé. À 16 ans, je travaillais à une tout autre addiction
(les filles).
Et cette boulette, dont j’avais oublié jusqu'à l’existence, vivait depuis
tout ce temps dans le fond de ma poche droite. En fait il avait raison le flic :
une carte d’étudiant n’aurait pas suffi.
Un instant j’envisage une belle carrière de mule de gare. 500 g de shit dans chaque poche. Sous une fine couche de pistaches. Le plan parfait, que je ne trouverai jamais le temps de réaliser (les filles je vous dit).
Des décennies après, avec mon expérience de la vie, avec tout mon pouvoir
de mémoire photographique, sémantique, sonore, émotionnelle, il me manque un
détail clé de cette scène. Ce détail me taraude, me hante, me réveille transi
dans l’effroi.
Sa coquille de pistache, le flic, il en a fait quoi ?
-- Metallurgeek
Je poste ce billet le 16 mars 2024. Il y a précisément quatre ans débutait en France le premier confinement sanitaire. Voici un texte de moins de 500 mots que j'avais écrit pour l'occasion.
PETITE DAME …
GENDARME Madame, s’il vous plait, votre attestation.
PETITE DAME …
GENDARME Madame, avez-vous rempli et signé votre attestation ? Vous-savez bien, à cause du COVID là, À la radio ils ont dit, la pandémie.
PETITE DAME …
GENDARME (inquiet) Oh-là, mais c’est qu’elle ne va pas bien la petite dame. Eh oh, madame, vous m’entendez ? Eh Ohhh ? Tenez, regardez il y a un banc juste ici, à l’ombre de l’arbre. Asseyez-vous un instant, respirez. Respirez tranquillement. Voiiilààà… Ah vous reprenez des couleurs, j’ai cru que vous nous faisiez un malaise. Enlevez donc votre masque, c’est ça qui vous gêne aussi, vous le remettrez après allez.
PETITE DAME Vous… vous… vous êtes bien aimable…
GENDARME Ah ben voilà, elle parle la petite dame. Vous habitez par ici ? Vous avez de la famille pas loin ?
PETITE DAME Je… C’est-à-dire j’ai ma petite fille à côté de chez moi… Elle est assistante maternelle.
GENDARME Voulez-vous qu’on l’appelle ? On va lui demander de venir vous chercher ?
PETITE DAME Non non… vous êtes bien aimable… je vais bien… je vais bien… je vais bien. Je veux rentrer chez moi… vous êtes bien aimable.
GENDARME D’accord mais moi je ne vous laisse pas vous relever tout de suite ma petite Dame. Vous vous reposez encore un petit peu s'il vous plait. Comment vous appelez-vous ?
PETITE DAME (elle récite comme une enfant) Je m’appelle Marceline Le Floch je suis née à Landerneau le 16 février 1929. Je suis Française. Vous êtes bien aimable.
GENDARME Ne vous inquiétez pas, Madame, tout va bien. Voilà respirez tranquillement. Vous habitez loin ?
PETITE DAME J’habite là-haut. J’ai toujours habité là-haut… Mais vous savez, la maison elle a beaucoup changé depuis. Oh là là oui. Je vais bien… Je rentre chez moi maintenant. Vous êtes bien aimable.
GENDARME Vous êtes certaine ?
PETITE DAME Oui, certaine. Vous êtes bien aimable.
Marceline se lève et part d’un pas égal. Sur le banc, une flaque de pipi s’étale. Des gouttes tombent entre les lattes. Marceline marche quelques mètres. Elle s’arrête. Se retourne. Un instant il y a cette chose impossiblement violente en elle. En contraste total avec son malaise et sa frayeur des minutes précédentes.
PETITE DAME Vous savez jeune homme, on dit que je perds la mémoire mais moi je n’oublie pas ça. Parce que voyez-vous j’ai déjà été contrôlée ici. En Novembre 1943. Ils n’avaient pas été bien aimables.
Sur chaque face du dé est imprimé un QR Code. Et les valeurs respectives de chaque code sont 1, 2, 3, 4, 5 et – vous ne devinerez jamais – 6.
Une fois assemblé on obtient donc cet objet particulièrement taré. Un véritable pont entre le monde analogique et le monde numérique. Un générateur aléatoire de très haute qualité (ou pas, voir [1]). Un Chindōgu éphémère, étant donnée la fragilité de l’assemblage.
Ceux qui me lisent régulièrement (oui, toi) savent déjà à quoi sert cet objet : à rien. Ou alors éventuellement à faire réfléchir un petit peu. Et à faire rigoler les rôlistes.
Un moment j’ai cru que j’étais le seul suffisamment tordu pour inventer une daube pareille. En fait pas du tout. Je suis même carrément en retard ! Certains en font, et vendent, des QR code en bois. D’autres en font en plastique façon 3D print. Et la palme revient à ceux-ci qui ont carrément breveté le concept il y a dix ans (voir [2]). Attends mais dis donc, si c’est breveté… peut-être que ça sert à quelque chose ?
La prise de décision est un processus cognitif complexe visant à la sélection d'un type d'action parmi différentes alternatives.
Une histoire courte écrite en une heure. Précisément pendant le changement d'heure 2023.
Ce dont l’humanité se souviendra c’est que ça a commencé à dix heures cinquante et une minute dix-huit secondes précises. Ou alors très exactement à cinq heures quarante cinq et sept secondes. À moins que ce ne soit pile à dix-sept heures deux minutes et cinquante secondes.
En tout cas ça a commencé partout en même temps.
Jérémy déboule tout essoufflé dans le grand café face au Jardin du Luxembourg. S’il y a bien une chose qu’il déteste c’est arriver en retard. Surtout qu’il croyait avoir tout fait pour être en avance. Du regard il balaye les personnes attablées. Grâce à la photo sur son portable il reconnaît Aïcha. Wahou encore plus belle en vrai ! Un instant Jérémy reprend son souffle et se refait une contenance. Enfin il affiche son plus beau sourire et avance vers Aïcha.
Au L.H.C. de Genève rien de va plus. La direction a rappelé tout le personnel disponible. Mais aucune expérience en vrai grandeur n’est autorisée. Trop dangereux pour l’instant. Si tant est que « pour l’instant » ait encore le moindre sens. Alors on cherche, on s’affaire, on émet des hypothèses. On gratte à la craie sur du tableau noir, au feutre à alcool sur du tableau blanc, on efface des équations d’un coup de chiffon rageur.
À l’école Chloé a tout juste le temps de se rasseoir que retentit, une fois de plus, la sonnerie de la récréation. La maîtresse en reste bouche bée. Les enfants se regardent incrédules. Un silence reste suspendu dans l’air. Et l’instant d’après ce ne sont que cris de joie et papiers qui volent : « Encore la récré, encore la récré ! » La maîtresse hésite entre contrariété et résignation… de toute manière les CM1 il n’y a pas moyen de les tenir.
Aïcha a reconnu Jérémy dès son entrée fracassante. Elle regarde l’heure sur son portable. Quoi, une demi-heure d’avance ? Mais qui donc arrive avec une demi-heure d’avance pour un date ? Elle sursaute. Comment est-ce possible, elle vient à peine d’arriver et elle était pile à l’heure. Ah, Jérémy l’a vue et s’approche en souriant. Joli sourire d’ailleurs.
À l’hippodrome c’est n’importe quoi. Première fois que ça arrive ! Une partie des chevaux a démarré la course alors que l’autre n’était même pas sorti des boxes. Il a fallu annuler, recommencer, une fois deux fois. Pas moyen de les faire partir ensemble. De toute façon la moitié des spectateurs seulement était arrivée. D’autres étaient à la buvette attendant que ça commence dans dix minutes. Euh, non, dans trois minutes. Mais pas du tout madame, dans un quart d’heure voyons, on a bien le temps.
Au LHC on re-autorise finalement les expérimentations. Parce qu’il s’agirait de comprendre quand même ! Des particules accélèrent, tournent, tournent, tournent… et se ratent complètement. Les techniciens, les ingénieurs, les chercheurs, tout le monde s’énerve. Ça enclenche, ça reboote, ça pianote, ça griffonne, mais rien n’y fait. Plus moyen de déterminer ne serait-ce que l’instant d’une collision.
Chloé a suffisamment joué. Dos à un platane elle observe maintenant l’étrange ballet de la directrice. Perchée au sommet d’une haute échelle elle bidouille la sonnerie. Sûrement pour la débrancher pense Chloé, parce qu’elle sonnait vraiment à tout instant. Dehors des parents attendent. « Vous allez voir qu’ils vont encore nous les lâcher en retard ! » « Oh ben là ça va, c’est pas avant dix bonnes minutes, on a bien le temps de papoter. Et comment va-t-elle votre petite Chloé ? »
Partout dans le monde des gens vont rater leur rendez-vous, des réveils vont sonner trop tôt. Ou pas du tout. Des poulets cuiront trop longtemps, des trains partiront en avance, des lampadaires s’allumeront en plein jour… Plus tard on saura qu’il est arrivé des choses terribles, des accidents, des avions en perdition. Les gouvernements feront des déclarations sérieuses à la télé au journal de 20h17. Euh… 20h41 vous voulez-dire ? Non, non, plutôt 17h53.
Les militaires seront sur la brèche pendant des semaines jusqu’à constater qu’il n’y a plus moyen de synchroniser la moindre opération. Les mois qui suivront, et c’est bien triste, quelques physiciens se pendront de désespoir sans que quiconque – samu, médecin, famille – ne sache s’accorder sur l’heure du décès.
Mais pour l’instant, Chloé saute dans les bras de papa à la sortie de l'école. Pour l'instant Aïcha et Jérémy se demandent s’ils commandent deux autres cafés ou s’ils ne vont pas plutôt déambuler un peu sur les allées du Jardin du Luxembourg.
Je n'ai pas encore vérifié tous les écrits de Boris Vian mais pour l'instant la phrase la plus longue que j'ai trouvé est dans L'Automne à Pékin. Cette phrase mesure 225 mots et 1165 caractères (avec la méthode de comptage de Microsoft Word).
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire cette phrase ici. Boris Vian en auteur invité sur mon blog, ça claque !